Qu'ils s'en aillent tous !

16.10.2010

Bonjour,

Qu'ils s'en aillent tous, c'est le titre du dernier livre de Mélenchon, il vient de sortir chez Flammarion au prix de 10 euros.

Ce n'est pas une formule populiste, ni un mot d'ordre de sa part, c'est un simple constat. Ce n'est pas lui qui l'a inventée. C'est un slogan lancé par les peuples d'Amérique du Sud qui en avaient ras le bol de tous les pourris qui avaient gangrené tous les postes de l'Etat comme ceux des grands entreprises, des médias, de la justice, de la police etc... Arrive un moment où on en a tellement marre qu'on rejette tout en bloc. On ne veut plus rien voir que cet écran de haine. Alors nous ne sommes plus capables de discernement et les nantis diront de nous que nous sommes des imbéciles ! Et avec l'expérience qu'ils ont, ils nous manipuleront comme ils veulent.

C'est ce qui est en train de se passer en France. ON N'EN PEUT PLUS ! alors oui, qu'ils s'en aillent tous ! Comme le dit Mélenchon, il y a suffisamment de gens compétents et disponibles pour les remplacer et faire mieux qu'eux avec beaucoup moins d'argent !

je vous invite à lire ses articles sur son blog, et même à vous abonner à son petit journal. Il n'est pas utile d'être d'accord avec lui à 100 % ou d'en faire un gourou comme on l'a fait avec Bayrou. Pas la peine d'en faire une icône. D'ailleurs, je ne pense pas que c'est ce qu'il recherche. A la différence de Bayrou, Mélenchon ne puise pas son inspiration dans la haine de Sarkozy. Mais on a besoin d'une tête, c'est évident. A ce propos, Mélenchon est obligé d'être très très prudent. Car la moindre initiative de sa part est prise pour un aveu d'envie de gloire présidentielle. Vous comprenez, comme tout est pourri, on n'a plus que le réflexe de tout vomir en bloc. On en est à l'indigestion chronique et tout ce qu'on nous présente a tendance à nous faire dégueuler ! Mélenchon a très peu de marge de manoeuvre. De plus, les ténors de droite et de gauche tentent de le faire passer pour un bouffon. Et là encore, il ne doit pas faire comme Bayrou qui a plongé dans le bain les yeux fermés en se posant comme victime !

C'est à nous d'être intelligents, pragmatiques, de faire preuve de discernement. Surtout ne pas réagir à l'aveugle, mais ne pas rester planqué dans son trou non plus ! On peut puiser courage et inspiration dans les articles de Mélenchon mais aussi dans les centaines de commentaires laissés derrière ceux-ci, ou ailleurs. Ce matin, j'ai lu les commentaires d'un jeune lycéen qui expliquait pourquoi les jeunes faisaient grève. Et j'avoue que j'ai été bluffée. On les prend pour des nuls lobotomisés mais ils ne sont pas cons, loin de là. Et ils ont le recul nécessaire pour appréhender une situation qui nous a plongée dans la confusion. Ils sont paradoxalement plus circonspects que nous, moins ligotés par l'affect. Peut être n'ont-ils pas encore le couteau sous la gorge ?

Les travailleurs qui font grève perdent de l'argent, certes, les médias n'arrêtent pas de faire monter la mayonnaise à ce sujet. Comme le dit le jeune lycéen, les troupes sont nombreuses mais elles ont peu de munitions, tandis que les nantis sont peu nombreux mais ont de quoi tenir le siège pendant un bon moment. Et pourtant, il faut savoir quand même qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Je pourrais continuer comme ça pendant des pages. On n'a rien sans rien quoi, il serait temps qu'on s'en souvienne. On veut tout sans rien faire, on est dans le caprice permanent, faut que tout nous tombe dans le bec ! Alors, on le veut ou pas ce Monde meilleur ? On ne sait même plus que la solidarité, ça existe ! Que dans l'adversité, les peuples redeviennent des êtres humains et se tiennent par la main. Sautons le pas, je dirais ! Les fins de mois difficiles ? Mais est-ce une nouveauté ? Est-ce qu'on baigne dans l'aisance ? On se fait croire qu'on est arrivés parce qu'on achète à crédit la dernière télé, on essaie de s'entourer de luxe mais on est couverts de dettes ! Le confort, c'est surtout de ne plus vivre dans la haine, de ne plus se sentir pressés comme des citrons...

Interview de Mélenchon avec Bruno Dive pour le journal « Sud-Ouest » paru dimanche 10 octobre et publié sous un titre clair.

« Mélenchon : « J'appelle à une révolution citoyenne »