Re-connexion, ambiance bien vivre
Bonjour,
Une réflexion qui me vient comme ça, après être allée voir le film "Margin call". D'ailleurs au passage, je recommande de voir ce film. Même si on ne pige rien à l'univers boursier. L'intrigue boursière bien qu'elle soit la ligne conductrice du film n'est pas le sujet principal. Elle met des gens au pied du mur, elle révèle des personnalités face à un crash boursier représenté comme une fin du monde.
Le synopsis : Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche.
La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…
C'est un huit clos en fait. Et c'est palpitant. Pas de gros effets hollywodiens, nous sommes vraiment plongés dans une réalité froide, cruelle. Cela me rappelle un peu le film Cube. Pour sauver ta peau, tu dois sacrifier celle des autres. Là, c'est une histoire de pognon. A un moment, il y a une scène avec entre un des chefs de file et un jeunot aux dents très très longues. Tant qu'il ne se sentait pas en danger, celui-ci n'avait aucun état d'âme. Et puis à la fin de la nuit, il apprend qu'il va être viré parce qu'il est au bas de l'échelle mais avant, on lui demande de ruiner des gens pour permettre à sa société de survivre. En contrepartie, il touchera un petit magot. Et là, soudain, il a des scrupules. Et le chef lui répond en substances : Tu n'as pas avoir de scrupules. Les gens qu'on ruine, c'est parce qu'ils le veulent bien. Ces gens ne veulent pas savoir d'où vient l'argent, ils se foutent de ce qu'on peut faire pour le leur procurer, comment il fructifie, qui on condamne, ils veulent des résultats, point barre. Ils veulent s'acheter des maisons, de voitures alors qu'ils n'ont pas le fric pour. Ils misent. Un jour, c'est eux qui sont broyés. C'est un jeu. Le jour où ça va mal, ils vont pousser les hauts cris et te montrer du doigt, mais c'est juste parce qu'ils n'ont plus de pognon et non pas parce qu'il leur est poussé des états d'âme !
Voilà. Et bien j'ai l'impression qu'on peut élargir la réflexion à tout le monde. Les gens que veulent-ils ? Vous, moi, nous tous ! A part quelques exceptions, quelque sainteté et encore, nous voulons que les choses se passent bien pour nous, nous seul. Nous voulons profiter du pactole, nous payer des trucs à ne plus savoir qu'en faire. Nous voulons amasser, accumuler, se dire qu'on est en sécurité. Peu importe la manière dont les banques gagnent le fric, du moment qu'elles sont à même de nous proposer des crédits.
Et finalement, c'est nous qui avons forcé le système à être ce qu'il est et non le contraire. Il nous faut toujours plus, alors les banques, les marchés cherchent les
moyens de faire plus de blé. Et nous demandons encore plus. Nous poussons la machine, elle passe au rouge, mais peu importe. Nous avançons, aveugles et sourds, les yeux rivés sur notre petit
nombril. Nous voulons tout ! Avantages sociaux, routes, services, retraite, vie douce. Peu importe si nous tuons la poule aux oeufs d'or. Nous sommes trop avides pour nous arrêter de vouloir
plus. Nous courons à notre perte, c'est certain mais même le fait de le savoir ne nous arrêtera pas. Sarkozy le savait. Formaté ainsi, il a sorti le "travailler plus pour gagner plus". Et nous
avons juste enregistré le "PLUS", car le moins nous fait peur. Sarkozy, nous ne l'avons pas élu pour rien. Il est nous ! Seulement se voir en face, ça fait mal, surtout avec autant de travers.
Cette caricature du nous, du moi, nous est apparu comme une agression, une menace. Alors on l'a éliminé et pendant un moment, on se croit touché par la grâce divine parce qu'on ne se voit plus.
On essaie de se donner bonne conscience mais bientôt, on va reprocher aux socialos de ne pas nous faire rêver. On veut plus, plus, plus ! A la limite, que la France se renfloue en vendant des
armes, en faisant travailler des gamins, en asservissant des peuples, on s'en fout. Nous ce qu'on veut, c'est TOUT !
Essayez d'aller voir ce film. Il y a vraiment des enseignements à en tirer. Bonne journée.