Re-connexion, ambiance bien vivre
bonjour, et bon début de semaine. Il fait beau j'espère chez vous. L'automne est là, ma saison préférée... Le rythme est pris dans ma nouvelle maison, bien que je
me trompe encore sur les jours de sortie des poubelles. Ainsi, ce matin, j'ai oublié de sortir la poubelle des emballages. Grrr... elle ne passe qu'une fois par semaine... Mais là n'est pas mon
sujet...
Comme je dois être née de la dernière pluie, j'ai appris ce week end que, sans le savoir, nous buvons du... vin de lapin... Lapins ou autres petits mammifères qui traînent dans les vignes quand la vilaine machine passe pour ramasser le raisin. Car celle-ci semble-t-il ne fait pas la différence entre lapin et raisin ! elle doit être un peu dyslexique !
Donc, comme vous me connaissez un peu, vous avez deviné que je vais vous orienter vers le bio. Mais, me rétorquerez-vous, avec tous ces grands crûs depuis des siècles travaillés, comment se faire à cette piquette qui se veut vin à l'ancienne ? Et ben, vous répondrais-je, la sophistication du vin n'est pas histoire ancienne. Le vin, le vrai que consommaient nos ancêtres est bien le vin qu'on nomme aujourd'hui bio. C'est celui qui possède toutes les qualités requises pour aider nos artères à faire de vieux os. Sans bien sûr vider chaque jour la bouteille jusqu'au culot ! Pour des raisons de nécessité du marché, ces grands vins qui n'ont plus de grand que l'appellation, subissent pas mal de traitements. Le vin n'est plus aujourd'hui qu'un savant dosage de produits chimiques qui vous restitue le goût du vin, un peu comme les bonbons Harribo vous restituent le goût de la fraise. C'est un vin moléculaire. Et par-dessus le marché, son fumet nous le devons assurément à la quantité non négligeable de petits mammifères raflés pendant la récolte et qui marinent tristement dans la mouture du raisin.
Les viticulteurs, comme les autres travailleurs de la terre, ont depuis des décennies succombé à l'attrait de l'argent. Un leurre bien sûr, car ceux qui gagnent le plus ne sont pas les récoltants, mais les distributeurs. Comme dans tous corps de métiers où se sont greffés des intermédiaires, genre de parasites jamais assez goinfrés, toujours plus inventifs pour palper sans transpirer.
Le bio a d'abord pointé timidement son nez. Le vin était maladroit car les gestes d'antan avaient été oubliés. Mais les amoureux de la vigne ont à présent peaufiné leur savoir-faire. Le vin bio est de plus en plus charmant, et je vous avoue que nous ne consommons plus que du bio. Vins du Languedoc ou vins de Bordeaux, en passant par le côte-du-Rhône. Et je viens même de découvrir du Beaujolais bio. Le raisin est cueilli à la main, tranquillement, après avoir été "élevé" sans pesticides autres que les herbes qui poussent à bon escient aux pieds des sarments. Et finalement, les viticulteurs s'y retrouvent. Les produits chimiques, les machines sophistiquées coûtent la peau des fesses et le bilan de l'année est maigre. Tandis que ceux qui ont choisi le bio ne s'en sortent pas trop mal. Certains n'ont pas hésité à ressortir le cheval pour labourer entre les vignes. Ceux qui font les vendanges ne risquent pas leur vie en absorbant par la bouche et par la peau quantité de produits issus des usines chimiques... Et nous sommes certains de ne pas consommer du lapin macéré ! qu'on se le dise !
Bonne semaine à tous !