Re-connexion, ambiance bien vivre
Ah là là !
En lisant les actus ce matin, je tombe sur un article du Point titré "les français aiment toujours les tranquillisants".
Le chiffre vertigineux, ahurissant, 134 millions de boites de paix artificielle ont paraît-il été vendues en 2010. Ooops ! Ces molécules ont jailli sur le marché dans les années 70, juste
après 68, et oui. C'est bien à ce moment-là que tout s'est mis à merder. Les médecins les prescrivaient pour un vague vague à l'âme, une petite insomnie passagère (souvent due à un repas trop
copieux le soir, la pleine lune, une contrariété, rien de bien terrible). Les gens sont devenus accrocs bien sûr. Et là, les laboratoires pharmaceutiques ont compris qu'ils avaient en main la
corne d'abondance. Du coup, ils n'ont pas hésité à rivaliser avec les narcos trafiquants. Les médecins sont devenus des rabatteurs, les pharmaciens des revendeurs, et tout ce petit monde s'est
réjoui de faire autant de blé sur la naïveté des gens. De ces gens à qui on vendait déjà du bonheur en paquet de pages de pub à la télévision. L'objectif bonheur était et est toujours le but
ultime d'une vie réussie. Seulement le bonheur, on ne sait pas ce que c'est ! Alors on lui court après à coups d'anxiolytiques, de calmants, d'anti-dépresseurs, autant de saloperies qui
brouillent la mémoire, esquinte le cerveau. Parallèlement, la maladie d'Alzheimer explose. Et en même temps, on ne pense qu'à se débarrasser des vieux, ce qui crée un stress supplémentaire de
part et d'autre des générations. Bref. De bonheur, on n'en voit toujours pas. De celui qu'on nous vend en tous cas. Car on a beau avoir tout le confort à la maison ainsi que femme et enfants, on
ne se sent toujours pas heureux. Comment ça ?
Les politiques ont eux aussi largement profité de la manne providentielle. La corruption des élus, des partis politiques est à son comble, sous le nez des français, abrutis par les médicaments, qu'on maintient en état d'angoisse en les menaçant quotidiennement de perdre "leurs acquis sociaux" c'est-à-dire qu'on menace ces gens de les priver de leurs chers médocs s'ils n'obéissent pas aux ordres, s'ils n'entrent pas dans les rangs pour marner comme des nègres afin de rembourser les conneries des dirigeants de ce pays ! Voilà où nous en sommes.
Hier, j'ai regardé le court passage où le président Sarkozy félicitait hypocritement l'Espagne et surtout le peuple espagnol pour avoir donné son accord pour l'adoption de la règle d'or. Il a dit qu'à un moment, les peuples devaient faire un geste pour leur gouvernement, en nous ciblant nous, pauvres cons qui avons élu ce type. Jour après jour, ces enfoirés nous montrent du doigt, nous ciblent, nous enfoncent dans la culpabilité. Parce que c'est nous qui devons payer pour ces salopards incompétents, cupides, menteurs ? Hé les gens ? Faut arrêter les médocs ! Savez-vous quand les gens sont le moins "déprimés" ? En période de guerre ! Oui, parce qu'ils se sentent enfin utiles à quelque chose. On nous a privés de tout, même de la parole. Il est temps de nous remettre dans nos bottes et de partir en guerre. Il est temps de replacer le peuple au coeur de la politique de ce pays. Vous verrez, à partir du moment où votre coeur battra pour une noble cause, vous n'aurez plus besoin de vous ensuquer le cerveau avec des molécules chimiques. Ou bien vous continuez à vaguer dans votre paradis artificiel en vous enfonçant chaque jour davantage dans la mélancolie, la spirale infernale continuera à vous bouffer. L'engagement, la colère, l'indignation, ce sont des valeurs humaines utiles et nécessaires à la bonne santé. Vous rendez-vous compte que vous vous anesthésiez le cerveau, que vous vous auto détruisez ? Tout ça pour quoi ? Pour oublier que vous vous sentez inutiles.
Alors pourquoi ce titre ? Hier, j'ai zappé sur le film "le cave se rebiffe". dialogue culte bien sûr. Je suis tombée à un moment ou Blier se plaint "que la France démissionne !" On a fermé les tôles comme il dit, et il se retrouve avec un bordel de 17 chambres qui lui coûte la peau du cul en impôts ! Il veut monter une affaire de fausse mornifle pour renflouer les caisses. Mais il lui faut un cave pour graver le papelard. Bref. Le film date de 1961 !! Déjà à l'époque, les gens avaient donc le sentiment d'une démission du peuple. Déjà à l'époque, ils étaient spectateurs de leur propre déclin. Cela nous a conduit à un débrayage général en 1968, le sursaut de la bête, qui n'a pas été suivi d'autres effets que celui de l'abandon de valeurs précieuses et à un libéralisme décomplexé. En 1968, le sillon a commencé à se creuser et nous a mené jusqu'à Sarkozy. Sarkozy, c'est le dernier sursaut, la dernière page d'une histoire écrite n'importe comment à grands coups de pute, de pub et de consumérisme. On ne peut pas toujours subir les amis, il faut agir de temps en temps. Et vous verrez, vous n'aurez plus besoin de vous droguer pour vous sentir heureux. Car être heureux, c'est avant tout se sentir exister, et se sentir exister c'est indéniablement se sentir utile. Mais ce n'est que mon point de vue. Perdus dans les vapeurs de votre opium pharmaceutique, vous ne pigez sans doute rien. Vous vous demandez juste s'il y a un pilote capable de prendre les commandes de notre Pays, sans plus d'exigence que celle de dormir en paix.
Alors fausse mornifle contre faux bonheur, le compte est bon ! Allez du courage, animez-vous d'une âme et jaillissez de vos ombres !