La mort subite de Michael Jackson a enflammé le coeur du Monde. Le Monde est en deuil. Cette ferveur peut paraître futile, voire enfantine pour certains qui se plaignent d'être agressés par ce
trop plein d'émotion universelle. De quoi se plaignent-ils au juste ? De "subir" le raz de marée populaire ? N'ont-ils pas assez de force de caractère pour s'extraire du courant et se concentrer
sur ce qui leur paraît plus important ? Sont-ils incapables de maîtriser leur besoin inné de voyeurisme ?
Le Monde pleure Michael Jackson, le Monde pleure sur lui-même. Sur son enfance saccagée, sur ses rêves meurtris, sur son incapacité à propager le bonheur. Le Monde pleure le jouet qu'il a cassé
et qui s'était pourtant offert à lui par amour dans une totale confiance. Le Monde pleure d'avoir perdu son trésor, celui qui lui offrait les clés du rêve, celui qui l'invitait à le partager. Le
Monde pleure d'être cet enfant fragile, malmené mais incapable de prendre son destin en main.
Non, le Monde ne pleure pas seulement Michael Jackson. Cassé le jouet qu'on croyait immortel à force de le voir renaître du malheur qu'il lui infligeait.
Le Monde est en deuil d'une partie de lui-même. Il n'est pas nécessaire d'avoir adoré Michael Jackson pour être triste aujourd'hui. Sa mort coïncide exactement avec la fin d'une civilisation.
Depuis un demi siècle, nous sommes dans l'illusion, aveuglés par le strass et les paillettes, essayant de tordre le cou à toute forme de réalisme, suivant un courant sans savoir où il mène mais
dans le seul but de ne pas être différent.
Parcourant le Monde, Jackson avait le coeur assez tendre pour ressentir les blessures infligées aux peuples manifestement endoctrinés pour servir la cause du capitalisme. Il a passé son temps à
transmettre des messages, à donner aux enfants. Il refusait le Monde des adultes qui lui avait non seulement pris son enfance mais continuait à s'en prendre aux gosses de la Terre., et donc à
lui. Il était sans doute le seul artiste à savoir parler à notre conscience enfantine et tout aurait pu aller comme dans le Meilleur des Mondes. Par son parcours atypique, il créait la
suspicion chez ceux dont la partie enfance était morte ou trop enfouie sous des couches et des couches d'idées reçues. Ceux-là le considéraient comme un genre de virus qu'il fallait éradiquer, il
avait une trop grande influence sur le milieu ambiant, risquait de provoquer une véritable pandémie d'éveil de l'esprit par le simple fait de retrouver son enfance. La communion des peuples n'est
pas bien vue, encore moins quand elle se fait pas l'innocence. Et nul ne sera jamais hissé aussi haut que Jsckson, vous verrez. Les mythes se font rares, trop dangereux pour l'Ordre du Monde.
Depuis 1993, Jackson est attaqué et de manière la plus basse que l'humanité ait pu créer. La jalousie, l'appât du gain sont à l'origine du premier scandale qu'il a pris en pleine face comme une
planète hostile dans le Monde parfait qu'il essayait d'organiser. Les médias charognards s'en sont donnés à coeur joie, non pas parce qu'ils croyaient à la thèse de la pédophilie mais dans un but
lucratif, tout simplement. Les médias n'ont pas d'état d'âme, leur seule ligne de vie et la ligne éditoriale.
A cette époque Jackson a certainement dû descendre de son petit nuage. Il a certainement compris qu'on ne peut créer l'île aux enfants au-dessus d'un monde qui ressemble à l'Enfer. Et qu'il ne
suffit pas de faire croire qu'on y croit pour que ça existe vraiment.
Plus mûr, peut être un peu plus blindé, Jackson créa en 1995 "I do'nt care. about us......." Et là, il s'en prenait à ceux qui dirigent l'enfer, ce qui n'était pas recommandé au vu de sa
situation déjà bien fragilisée, de son statut de géant toujours en stèle. Il essayait de se reconstruire, puisant sa force dans un combat idéologique et dans l'amour de ses fans, mais les
puissants l'avaient à l'oeil. Et comme Jackson souhaitait s'émanciper du Monde du business, il eut la surprise de constater qu'il était pieds et poings liés par l'industrie du disque qui avait
donc droit de vie et de mort sur lui. Alors c'était Marche ou crève ! En 2003, le voyant se relever un peu trop et un peut trop vite, on lui remit une sale histoire sur le dos, dans le prolongement de celle de 1993 qui avait fait des miracles. On faisait appel aux biens pensants du Monde qui allaient
sans aucun doute nourrir le scandale de leur moral à deux balles. On sait que les biens pensants ne sont pas très regardants sur la source des informations, tant que c'est bien crade.
Bien qu'innocenté, Jackson comprit qu'il était bien peu de chose finalement. Juste un placement pour tous ceux qui l'exploitaient et tous ceux qui le combattaient. Face à sa notoriété, il put
découvrir le côté obscur de l'humain dans toute sa laideur. Il lui était impossible de vivre normalement, impossible d'avoir une relation normale avec quiconque. Son rêve n'était finalement qu'un
cauchemar, jour après jour vécu comme la pire des punitions : Ne pas être mais avoir en sachant que ce n'est rien.
Porté par l'amour de ses fans qui lui insufflaient la substance nécessaire à sa survie, il décida de leur faire le cadeau de ces 50 dates. C'était comme le juste retour d'amour. C'était comme un
pacte de paix. C'était comme un bel adieu. C'était l'élégante révérence d'un prince. C'était trop beau, trop propre. Depuis 15 ans, on roulait cet homme dans la pire des crasses, et il ressortait
malgré tout étincelant. C'était sous-estimer le Monde qui nous gouverne, c'était sous-estimer leur haine, leur jalousie, leur soif de pouvoir absolu et de vengeance innée.
Non, Jackson ne devait pas monter sur les planches, Jackson ne devait pas rejaillir de ses cendres. Ils auraient perdu la face. Jackson, porte-parole des opprimés ? C'était déjà assez qu'il soit
noir ! D'ailleurs sa maladie de peau fut vite transformée en un désir infâme de se blanchir. Et là quel talent de la pensée Unique !!! Plutôt que lui barrer la route parce qu'il est noir, faire
croire au Monde qu'il se refuse à être noir !
USA est un drôle de pays, à la fois vibrant, passionné, mais aussi glacial, implacable, lamentable dans ses excés de pudeur et de religioseté. Un Pays d'enfants menés à la baguette par des
Maîtres insolents, captivants.
Michael Jackson est sans doute une victime de plus dans ce Pays qui tua aussi Martin Luther King, John Kennedy et le clan Kennedy, Marilyn Monroe et tous ceux qui tentèrent d'attenter à la
religion de cet Etat qui rayonne sur le Monde et n'hésite pas à sacrifier des citoyens innocents en les envoyant à la guerre, en les immolant dans les tours jumelles, en les vaccinant en
masse.
Comment les USA peuvent-ils faire encore rêver ?